Interview de Nicolas Lécureuil, président du bureau de Mageia
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Nicolas Lecureuil alias NeoClust traîne ses guêtres sur LinuxFr.org depuis 2005, mais, surtout, il est président du bureau (board) de Mageia, l’organe qui chapeaute le projet, depuis le début de l’année 2021. Avant cela, et sans doute aussi pour cela, Nicolas a été, et reste, très présent un peu partout dans Mageia, forums, listes de discussion ou encore le chaudron où se mitonnent les nouvelles versions de la distribution. On verra, au cours de cet entretien, que c’est un mageien de la première heure et on découvrira aussi ses ambitions et projets pour cette distribution qui est l’une des plus accessibles au grand public.
Avant de lui laisser la parole, interviewer Nicolas a été évident et facile pour l’utilisatrice de Mageia que je suis, mais, bien entendu, le champ est ouvert. Si vous avez des suggestions de personnes à interviewer, et comment les contacter, pour d’autres distributions, n’hésitez pas à le signaler dans les commentaires, ou par un autre moyen. Sur ce, bonne lecture.
- lien nᵒ 1 : Mageia
- lien nᵒ 2 : Blog de Mageia
- lien nᵒ 3 : Mageia Linux Online (MLO), communauté francophone de Mageia
- lien nᵒ 4 : Listes de discussion de Mageia
- lien nᵒ 5 : La Huitième Mageia
Sommaire
- Un nouveau président du bureau (board)
- Mageia et son environnement
- Les évolutions de Mageia
- Pour finir
Un nouveau président du bureau (board)
Comment es-tu tombé dans le chaudron ?
J’ai commencé à contribuer à Mandrake par hasard, j’avais vu un CD dans un magazine, j’ai testé et voulu aider.
J’ai tout de suite trouvé sur IRC des gens super sympas et à l’écoute. Utilisant KDE de base, environnement de bureau que j’ai trouvé simple d’accès j’ai commencé à contribuer en envoyant des correctifs au mainteneur de l’époque, qui était un employé de Mandrakesoft.
Dans un second temps j’ai commencé à réellement contribuer à KDE.
Un jour, lorsqu’un employé de Mandriva (après la fusion de Mandrakesoft et Connectiva) est parti, Anne Nicolas (Ennael) m’a proposé de venir le remplacer, je ne pourrai jamais assez la remercier pour cette proposition. C’est avec plaisir que j’ai intégré les effectifs. Le sentiment que j’avais en tant que contributeur n’a pas changé, les collègues étaient aussi agréables. J’ai appris à mieux connaître certaines personnes, je ne vais pas les citer j’aurais trop peur d’en oublier une.
Mon rôle chez Mandriva au début a été de m’occuper de la partie « desktop » pour la distribution d’une part et de la relation avec nos clients pour leurs bugs KDE d’autre part.
Par la suite, j’étais empaqueteur et chargé de l’intégration de la distribution MBS (Mandriva Business server). Cette distribution était basée sur Mageia (EN) et permettait de fournir Pulse qui est un logiciel web de gestion de parc informatique (inventaire, déploiement de paquets, imaging, sauvegarde, etc.) à certains de nos clients.
Il a donc été tout naturel pour moi de rejoindre mes anciens amis, collègues et contributeurs pour Mageia. Même si certains me manquent (Coling, mikala par exemple), j’ai toujours eu un énorme plaisir à bosser avec aussi bien les anciens que les nouveaux. Tout ce petit monde m’enrichit chaque jour.
Comment devient-on membre du « Board » de Mageia et son président ?
Les membres du Board sont élus par les membres de Mageia, il faut donc être connu/reconnu pour son engagement envers la distribution, par exemple en triant les bogues, en participant aux réunions sur IRC. Les mandats de secrétaire, trésorier et président, hormis sur les sujets administratifs, n’ont pas d’importance, car toutes les décisions sont collégiales au Board (EN) ou au Council (EN)1. Il est vrai, être francophone aide forcément pour toutes questions administratives pour ces trois rôles.
Quel est le profil des membres actuels ?
Il n’y a pas de profil à proprement parler, les personnes sont très variées, sur le plan professionnel comme sur le plan géographique, il y a un infirmier, un étudiant, quelques développeurs logiciel, des Finlandais, des Canadiens, des États-uniens, des Anglais, des Français, etc. Mais c’est la passion et l’engagement autour de Mageia qui les réunissent.
Comment envisages-tu cette gouvernance de Mageia ? Et d’ailleurs, commence cela se passe ?
J’envisage cette gouvernance comme ambitieuse et pleine de co-constructions. Pour l’instant nous prenons nos marques et commençons dans le bureau à travailler à ce que nous pourrons proposer au Conseil (Council), le premier projet étant le renouvellement de notre parc serveur.
Le second projet est de relancer le développement de certaines briques de notre distribution comme urpmi. En effet urpmi est un gestionnaire de paquets complet, simple, et qui fonctionne très bien. Il lui manque le support de nouvelles fonctionnalités de rpm.
Nous avons dans les mains une très bonne distribution pour laquelle nous pouvons avoir de l’ambition, si nous comblons quelques lacunes.
Nous pourrions envisager de créer une LTS, si nous arrivons à trouver de nouveaux contributeurs pour s’occuper des mises à jour de sécurité, car, pour l’instant (sauf pour les paquets maintenus en stable par leurs mainteneurs officiels (comme le kernel/glibc/rpm/…) je m’occupe d’une bonne partie de ces mises à jour et je ne serais pas contre un petit coup de main (cela me permettrait de me dégager un peu de temps pour d’autres tâches dans la distribution). Une version LTS permettrait à certaines entreprises d’envisager l’utilisation de Mageia plus sereinement.
As-tu des objectifs précis pour ta mandature ?
J’ai plusieurs objectifs, mais ceux-ci n’engagent que moi tant que je n’ai pas discuté avec le Council.
Le premier est de relancer la communication autour de Mageia. Nous avons une super équipe, l’équipe Atelier, très réactive, à nous, développeurs, empaqueteurs, etc., de leur donner de quoi faire une bonne communication. J’aimerais aussi que de nouvelles personnes puissent intégrer ces instances car en ayant un œil nouveau, de nouvelles idées, cela peut relancer notre manière de communiquer (on doit bien se l’avouer, la communication n’a jamais été notre point fort).
Nous avons commencé avec des articles de blog afin de relancer la contribution à notre distribution car comme beaucoup de projets ce sont souvent les mêmes personnes qui contribuent, certains s’essoufflent et de ce fait prennent un peu de recul avec le projet (mais ceci est vrai pour bon nombre de projets dans et hors du monde informatique).
Il nous faut aussi attirer de nouveaux contributeurs et des nouvelles contributrices. Comme j’aime le dire : je préfère avoir des personnes qui ne s’occupent que d’un logiciel/une brique bien et ne font que ça plutôt que quelqu’un qui voudrait toucher à tout et finalement ne ferait pas grand-chose.
Je suis heureux de toujours avoir eu des contributeurs compétents autour de KDE/Plasma. J’ai eu mikala à une époque (qui pourra toujours revenir si l’envie et surtout le temps reviennent) et maintenant j’ai David2 qui fait un travail énorme et je ne pourrai jamais assez le remercier.
As-tu une formation ou un parcours lié à l’informatique, si oui, est-ce que cela t’es utile pour Mageia ?
J’ai beaucoup appris seul, et énormément grâce à l’aide et aux connaissances d’autres contributeurs.
J’ai à la base une formation de biochimiste, mais j’ai toujours aimé l’informatique. De ce fait après mes études, j’ai repris une formation diplômante en technicien de support Linux. Je pense que ma formation scientifique m’a apporté une certaine rigueur. Et, grâce à mon entreprise qui m’en donne l’occasion, j’apprends petit à petit à développer.
Mageia et son environnement
À la base de Mageia, on a une association de droit français, qu’en est-il de l’impact de Mageia hors de France ?
J’avoue ne pas encore bien connaître l’impact de Mageia hors de France. Ce que je sais c’est que nous avons des contributeurs dans le monde entier, et de manière assez importante en Espagne avec Blogdrake (ES).
Si une communauté Mageia hors de France participe à un évènement pour faire la promotion de la distribution nous sommes toujours intéressés de le savoir, car nous pouvons faire un article de blog « retour en image ».
Comment analyses-tu le fait que Mageia n’occupe plus les dix premières place dans le classement Distrowatch (EN) ?
Je pense que cela est surtout dû au fait que nous n’avons pas beaucoup ni bien communiqué ces dernières années sur notre projet. De ce fait, moins de monde allait se renseigner sur nous sur ce site.
Cependant, le classement Distrowatch n’a jamais pour moi été un objectif ni un repère, car bien que ce soit une sorte de « thermomètre », je ne connais aucun utilisateur lambda qui l’utilise réellement. Cela met en avant le nombre de clics sur le site mais en aucune manière la qualité de la distribution, ni celle de sa communauté.
En effet, Mageia a une communauté fidèle que ce soit du côté français avec Mageialinux-online (MLO) ou espagnol avec Blogdrake (ES) (pour n’en citer que deux).
Y a-t-il des interactions entre Mageia et d’autres distributions ?
Il y a pour ne parler que de David et moi, une interaction avec l’équipe Java de Fedora. Chez Mageia, nous utilisons la pile Java de Fedora, et nous essayons dès que possible de leur fournir des correctifs pour cette pile. J’ai prévu de faire redescendre chez eux les correctifs sécurité que nous ajouterons chez Mageia.
Est-ce que la pandémie a impacté l’évolution de Mageia, si oui comment ?
Honnêtement, je n’en ai aucune idée.
Nous n’avons aucun système de mesure d’audience, ni au sein de la distribution ni au sein du développement, donc sur le plan utilisation, nous ne pouvons rien dire. Sur le plan engagement, c’est mitigé. Il y a de nouvelles personnes qui arrivent pour prêter main forte, sur les équipes telles que la communication et l’assurance-qualité (tester les paquets et les mises à jour avant « le grand public »), et d’autres qui se retrouvent avec plus de travail dans la vraie vie. Au final, nous n’avons pas l’impression que la pandémie ait beaucoup impacté l’évolution de Mageia.
Les évolutions de Mageia
Dans les commentaires de la dépêche de présentation de Mageia 8 il a été reproché à Mageia son choix de ne pas inclure Nextcloud 21 tout de suite à cause de la version de PHP. Peux-tu nous rapporter le contexte de cette décision ? (précision Nextcloud a, depuis, été intégré à la distribution).
Lorsque l’on maintient une distribution il y a plusieurs choses à prendre en compte :
- la date de livraison de la distribution ;
- la durée de maintenance de cette dernière ;
- la migration que devront faire les utilisateurs et les utilisatrices finaux.
Concernant le dernier point, on envisage assez logiquement une migration lors du passage d’une version stable à une autre mais rarement lors de la mise à jour de paquets dans une version stable. Il est assez désagréable pour un administrateur lors d’une simple mise à jour de sécurité de devoir modifier sa configuration.
Mageia 8 est sortie avec PHP 8 et nous nous attendions à une levée de boucliers car « c’était trop tôt », « décidément ils ne réfléchissent pas »…
Au sein de la liste de développement, il y a eu des discussions riches sur ce sujet. Cela a permis de mettre en relief qu’il nous semble important que nous soyons capables de soit maintenir plusieurs versions de PHP (dans ce cas précis), soit permettre de co-installer plusieurs versions (PHP 7 contre PHP 8).
Le souci auquel nous avons eu à faire face était que la fin de vie de PHP 7 arrivait en début de cycle, ce qui aurait obligé les utilisateurs à migrer en pleine version stable de Mageia avec tous les soucis de migration possible.
Aujourd’hui, si un choix similaire devait se présenter, quelle décision Mageia pourrait prendre ?
Je pense qu’il faut analyser cette situation et travailler pour qu’un tel souci, une telle frustration ne se reproduise pas, tout en étant conscients de notre « capacité à faire », c’est-à-dire, notre capacité, sur le temps de support, de maintenir une ou plusieurs versions d’un même logiciel, d’une même librairie.
Je pense qu’il faut dans le cycle de la distribution, discuter bien en amont des versions que nous voulons et nous y tenir et communiquer là-dessus. De ce fait, il aurait été acté longtemps avant que nous allions passer a php8 et ainsi cela aurait laissé le temps à tout le monde de réagir.
D’une manière générale comment décide-t-on de quel logiciel empaqueter, de quel logiciel mettre de côté ?
Tout est une question d’utilité. Nos empaqueteurs et empaqueteuses ajoutent ce qu’ils utilisent. Cependant, même en partant de cette logique certains logiciels n’ont pas eu l’autorisation d’être ajouté.
En effet, si un logiciel est proposé pour être maintenu, il doit se conformer à un certain nombre de règles :
- une licence compatible avant tout ;
- pas de téléchargements pendant le build, tout build doit être idempotent ;
- de manière générale, pas d’applications figées qui ne sont plus maintenues ni les applications ayant des failles de sécurité non corrigées depuis un certain temps ;
- pas d’application qui nécessite des centaines de dépendances à rajouter à la distribution sans mainteneur.
Toujours dans les commentaires de cette dépêche, au sujet de la durée de maintenance de Mageia 7 et des versions N – 1 en général, tu réponds « On peut justement réfléchir à modifier cette date, ça ne me semblerait pas déconnant ». Cela donnerait quoi ?
Pour la Mageia 7, ce n’est pas énorme, je l’avoue, mais nous avons prolongé le support d’un mois, jusqu’au 30 juin. Il est assez compliqué actuellement avec le nombre de bénévoles, de s’engager sur une extension trop importante du support. Cependant, si nous arrivons à intégrer de nouveaux contributeurs, cela pourra/sera rediscuté, que ce soit des empaqueteurs ou de la QA (assurance qualité).
Car notre QA ne fait pas que tester l’installation des packages, cela pourrait être fait de manière automatique. Notre QA vérifie aussi que les CVEs3 ne sont plus valides avec les nouvelles versions. Cela prend du temps mais c’est une plus-value de Mageia.
Le cycle de vie de Mageia est relativement long, ce qui est confortable, mais quelques logiciels très utilisés ont des cycles nettement plus courts. Penses-tu qu’il serait possible de faire évoluer la politique actuelle de Mageia et d’avoir plus de mises à jour de ces logiciels entre deux versions ?
J’aimerais beaucoup que nous adaptions cette politique. Ça a déjà commencé avec par exemple la mise à jour de LibreOffice. Nous mettrons à jour en version 7.2 dès qu’elle sera disponible.
Je pense aussi qu’il est possible d’adapter cela pour certains logiciels si les mainteneurs sont actifs et réactifs. Concernant Plasma et les autres environnements de bureau, c’est un peu plus compliqué car, par exemple, pour Plasma, il y a Plasma-workspace en tant que tel, mais il y a aussi les KFrameworks à mettre à jour régulièrement (une sortie par mois), et les KDE Gears (Applications KDE comme Dolphin, KMail, K3b…) qui ont des mises à jour majeures en avril, août et en décembre et plein de petites versions mineures entre deux.
Il serait possible de sortir chaque nouvelle version mais cela implique une quantité très importante de paquets RPM à tester et à vérifier qu’ils s’installent correctement. L’équipe QA manque de bras pour ça (cependant cela peut changer en fonction du nombre de personnes impliquées).
Une des critiques que l’on fait souvent, de l’extérieur, à Mageia c’est son abondance d’environnements de bureaux. Que réponds-tu à cela ?
À cela je réponds que c’est un faux débat pour moi. En effet, si un contributeur ou une contributrice vient dans Mageia avec la volonté de maintenir un environnement de bureau et si on lui dit qu’il faut plutôt maintenir Plasma ou Gnome, il y a une chance sur deux qu’il ou elle ne le fasse pas et aille soit ailleurs soit redevienne simple utilisateur. Cependant, il faudrait que nous fassions un audit des environnements de bureau et ne garder que ceux maintenus et fonctionnels.
Mageia jusqu’à présent utilisait des googleries ou des outils Framasoft pour certaines tâches (écriture collaborative, planning d’évènements, etc.). Est-ce qu’il est prévu que la distribution utilise ses propres outils à la place ?
Actuellement il n’y a aucun projet de l’équipe sysadmin de Mageia pour héberger de tels projets, nous avons déjà pas mal de projets en cours, mais une fois que la liste sera épurée, ce n’est pas impossible.
Si on veut se rapprocher du chaudron où se concocte la future Mageia, par exemple en empaquetant, que faut-il faire, avoir, connaître ? Comment ça se passe ?
Pour se rapprocher de la version de développement, il y a plusieurs approches en fonction de ce que l’on souhaite faire.
La première est la simple utilisation : pour ce faire, on peut (et c’est même conseillé) s’inscrire en parallèle sur la liste4 de diffusion de Mageia dev. Cela permet d’être au courant des modifications (par exemple récemment lorsque rpm a changé de gestionnaire de base de données).
La seconde, est destinée aux personnes souhaitant s’investir. Pour ce faire en plus de la liste dev, il y a la liste commits, qui permet d’avoir en temps réel des mails des modifications dans la distribution (cotés rpms), et soft-commits pour avoir les modifications dans les logiciels (mmc, urpmi, installeur, etc.).
Dans les deux cas, vous devez migrer une installation de Mageia 8 vers Cauldron 5 en modifiant les dépôts d’urpmi avec la méthode indiquée dans le wiki de Mageia. Comme les dépôts de Cauldron sont souvent modifiés au cours d’une journée, il est préférable d’utiliser un miroir spécifique. Si vous êtes en France, nous suggérons l’utilisation de celui de free.fr.
Dans un premier temps, utilisez le chaudron dans une machine virtuelle est vivement conseillée. Son utilisation en production est déconseillée. Les mises à jour y sont trop fréquentes et peuvent parfois casser le système en attendant que la plupart des composants soient recompilés (par exemple lors de la mise à jour de la pile Perl ou Python, etc.).
Pour finir
Au niveau professionnel, quels logiciels libres utilises-tu, sur quel OS ?
Au niveau professionnel mes deux outils les plus importants sont Vim et Git. Je n’ai jamais réussi à utiliser un IDE graphique pour remplacer Vim de manière efficace. Je les utilise sur Debian et Mageia (avec une préférence pour l’une des 2 ).
Hormis Mageia, as-tu une autre distribution GNU/Linux préférée ou autre système libre (*BSD, Haiku, etc.) ? Et pourquoi, quels sont tes logiciels libres préférés ?
Pour le travail j’utilise Debian et Centos, car nous fournissons notre logiciel sur ces deux systèmes d’exploitation.
J’utilise mes ordinateurs presque uniquement pour travailler, du coup le nombre de logiciels utilisés est assez limité, car en plus de Vim et Git j’utilise Jitsi, Firefox, VLC.
Quelle question aurais-tu adoré qu’on te pose ? (évidemment tu peux y répondre)
Qu’est ce qui fait de Mageia une bonne distribution ?
Mageia a, comme tout un chacun, ses particularités, ses spécificités, elle répond à la plupart des besoins usuels, c’est une bonne distribution, même si elle ne peut pas plaire à tout le monde. Cela repose sur plusieurs éléments :
- ses contributeurs et contributrices, actifs, à l’écoute, qui font de leur maximum pour satisfaire leur utilisation et celle des utilisateurs et des utilisatrices ;
- sa communauté, très active, que ce soit en France ou dans d’autres pays.
L’écoute est très importante pour avoir une bonne distribution, c’est pour cela que je pense qu’il faudrait qu’on mette en place un système hors Bugzilla, pour poser des questions, et avoir l’avis des utilisateurs et des utilisatrices de manière plus simple et efficiente.
Quelle question aurais-tu détesté qu’on te pose ? (en espérant que je ne te l’ai pas posée).
Est-ce que ce n’est pas trop dur de venir à la tête de Mageia après Ennael ?
Simplement parce que je dois tout à Anne, car si elle n’avait pas fait appel à moi il y a douze ans, je ne sais pas si ma route professionnelle m’aurait permis d’avoir le temps de contribuer.
Elle m’a permis d’intégrer une équipe de personnes géniales (pas besoin de citer ils et elles se reconnaitront) et d’apprendre énormément de choses.
Encore merci à elle
Merci beaucoup Nicolas.
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[N. d. M.] : le « Board » (bureau) de Mageia est l’instance qui chapeaute le projet, il est composé de membres élus. Le « Council » (conseil), qui réunit des représentants élus de chaque « Team » (équipe) de Mageia, décide de la vie du projet Mageia. Chaque « Team » est axée sur un domaine : Atelier, Bug Squad (anti-bogues, voir l’interview de Marja), Packagers (empaquetage), QA (assurance qualité), Security Team (sécurité), etc. Le tout repose, administrativement, sur une association de droit français.
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[N. d. M.] : David Geiger alias david_david qui est le co mainteneur de KDE chez Mageia.
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[N. d. M.] : CVE pour Common Vulnerabilities and Exposures, dictionnaire d’informations publiques relatives aux vulnérabilités de sécurité.
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[N. d. M.] : la langue de toutes les listes de discussion de Mageia est l’anglais.
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[N. d. M.] : Cauldron est le chaudron magique où se concoctent toutes les nouvelles versions de Mageia.
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